La maison BARBÉ – 300 ans d’histoire

Il était d’usage en pays Béarnais et en Bigorre depuis le 13ème siècle que le nom de la maison  soit porté par les hommes ; cette coutume est particulière à ces régions. Le nom de la maison sera porté par tous les membres de la famille vivant sous son toit.
Le nom de la maison est transmis et porté par l’ainé(e) ou héritier/ère.
Ce qui implique qu’un homme cadet d’une famille portera le nom de la maison de son épouse, si elle est héritière, et leurs enfants porteront le patronyme/nom de la mère.

Cet usage a peu à peu disparu au cours du XIXe siècle. Jusqu’à la Révolution Française de 1789, c’est l’ainé(e) qui était héritier(ière) de la maison. Mais c’était aussi parfois le second des enfants lorsque le premier n’avait pas la possibilité d’assumer cette charge ou que le premier enfant était une fille qui partait pour se marier avec l’héritier d’une autre maison.

Ainsi le nom de « BARBÉ » au XVIIIe siècle est porté aussi bien par la maison que par les individus qui y naissent ou qui y vivent. L’Eglise consignait les baptêmes, mariages et sépultures dans un registre tenu par les curés; ceci jusque dans les années 1790. On retrouve donc ces registres archivés et sauvegardés au sein des Archives départementales pour chaque département français. A partir de 1792, est créé un registre d’Etat civil institué par la loi du 20 septembre 1792. C’est à partir de ces deux registres que l’on peut ainsi retracer le parcours d’une maison et de ceux qui y sont nés et/ou qui l’ont habitées. On peut également retracer le parcours à l’aide des listes nominatives de recensement des populations, mais pour Arrodets, le plus ancien recensement connu est celui de 1872.

Dans les Hautes-Pyrénées, les registres des baptêmes, mariages et sépultures remontent à l’année 1739 et le premier mot « Barbé » est retrouvé sur un acte de décès du 17 août 1741 concernant un dénommé Dominique Barbé décédé le 17 août 1741 à l’âge de 80 ans. A partir de cette date, on peut retrouver ce nom dans différents actes jusqu’en 1769 où le 6 février 1769 on trouve l’acte de mariage de Dominique ABBADIE dit Barbé avec Suzanne FRECHOU dite Lavigne (native de Neuilh). A cette époque, les individus pouvaient posséder un surnom précédé de l’adjectif « dit ». Ce surnom était attaché au nom de la maison dans laquelle ils étaient nés ou qu’ils avaient rejoint du fait de leur mariage. Et les individus pouvaient aussi bien être appelé par leur nom que par leur surnom. Dominique ABBADIE dit Barbé était le fils de Jean ABBADIE dit Barbé et Marie AREUX dite Barbé. Lors de son mariage, Jean ABBADIE dit Barbé avait simplement été nommé: Jean BARBÉ. Il est donc parfois difficile de s’y retrouver.

Le tableau ci-dessous fait le recensement de tous les individus rattachés de près ou de loin à la maison BARBÉ et des 8 générations qui s’y sont succédées depuis le milieu du XVIIIe siècle.

  • 1ère génération (1744): Jean ABBADIE dit Barbé (maison Barbé) et Marie AREUX (dite Barbé)
  • 2ème génération (1769): Dominique ABBADIE dit Barbé (maison Barbé) et Suzanne FRECHOU dite LAVIGNE (native de Neuilh)
  • 3ème génération (1797): Domengea ABBADIE dite Barbé (maison Barbé) et Pierre HOURA (natif de Berbérust)
  • 4ème génération (1818): Bernard HOURA (maison Barbé) et Jacquette SOUBIROU (native de Viger)
  • 5ème génération (1847): Marie-Jeanne HOURA et Louis BRUA (natifs tous les deux d’Arrodets-ez-Angles)
  • 6ème génération (1874): Véronique BRUA (maison Barbé) et Louis RIBETTES (natif de Jarret)
  • 7ème génération (1901): Marie RIBETTES (maison Barbé) et Omer Guilhaume NAVARRET (natif de Gez-ez-Angles)
  • 8ème génération (1946): Jean-Louis NAVARRET (maison Barbé) et Félicie CAZAJOUS (native d’Ourdon)
  • Enfants de la 8ème génération: Maryse, Annie, Jean-Claude, Henri, Josette

Nota: Dans ce tableau, le lieu de naissance ou de décès n’est pas indiqué, et il s’agit dans ce cas là, implicitement d’Arrodets. La date de décès est indiquée seulement lorsque la naissance ou le décès a lieu en dehors de la commune d’Arrodets.

Comme je le dis plus haut, il est parfois difficile de s’y retrouver pour trouver la correspondant entre les individus lorsque les noms apparaissent orthographiés différemment, principalement au niveau des prénoms ou en utilisant indifféremment le nom ou le surnom.

On peut citer l’exemple de Marie Jeanne HOURA:

  • Sur son acte de naissance, son prénom est orthographié: Marie-Jeanne
  • Sur son acte de mariage, son prénom est orthographié: Marianne
  • Sur l’acte de naissance de son 1er enfant, son prénom est orthographié: Marie-Anne
  • Sur l’acte de naissance de son 2ème enfant, son prénom est orthographié: Marianne
  • Sur l’acte de naissance de son 3ème enfant, son prénom est orthographié: Marie-Jeanne
  • Sur l’acte de naissance de son 4ème enfant, son prénom est orthographié: Marie-Anne
  • Sur l’acte de naissance de son 5ème enfant, son prénom est orthographié: Marie-Anne
  • Lors du recensement de la population de 1872, son prénom est orthographié: Marie-Anne
  • Sur son acte de décès, son prénom est orthographié: Marianne

D’autres exemples d’homophones ou quasi homophones retrouvés dans les actes d’état civil:

  • Cydonie et Sidonie
  • Maryse et Marise
  • Thérèse et Thérèze
  • Madeleine, Madelaine et Magdeleine
  • Suzanne et Suzane
  • Guillaume et Guilhaume